lundi 12 octobre 2015

Quelques nouvelles...

Comme le temps file vite !
J'avais tant de billets de prévus pour septembre et on est déjà à la mi-octobre ?
Comment est-ce arrivé ?
Il faut dire que mon mois de septembre a été assez chargé... Je vous raconte ?

Et bien déjà, de toute évidence, septembre c'est la rentrée.
Sur mon lieu de travail, on a deux jours officiels pour les inscriptions à la mi-septembre, pendant lesquels nous proposons des introductions à la bibliothèque.
L'an dernier, j'avais pu m’insérer dans trois sessions d'amphi où la majorité des étudiants étaient rassemblés, et on avait joué au Library Bingo (le bingo, c'est toujours un succès assuré en Grande-Bretagne...).


Mais cette année, point d'amphi de prévu.
Du coup, j'ai accepté d'organiser de petites séances d'induction de 10-15 minutes... toutes les demi-heures. Sur les deux jours d'inscription.
1. Je peux vous garantir je ne m'y laisserais pas reprendre. 25 sessions en deux jours, c'était juste... épuisant.
2. Au total, j'ai vu moins d'étudiants que l'an dernier. Les séances d'amphi, où j'étais certes coincée entre le discours du directeur et celui du responsable qualité, ça avait l'air plus officiel et du coup plus de gens y avaient assisté. Au contraire, les "library inductions", ça devait faire plus optionnel... [Et je m’arrête là, sinon, je vais râler pendant une demi-heure sur le manque de considération que les étudiants tendent à porter à la bibliothèque...]
3. MAIS, mais, tout de même, l'avantage c'est que j'ai pu voir pleins de petits groupes, qu'on a pu voir les choses en profondeur et que ceux qui sont venus ont définitivement retenu plus de choses que lors d'une banale présentation en amphi (même avec Bingo inclus).

C'est pour cette raison que j'essaie de m'insérer dans chaque cours et de proposer une séance d'introduction a la bibliothèque, même si le prof n'est pas forcément chaud pour que j'en fasse plus.
Cette année, j'ai explosé mon record et j'ai pu voir une dizaine de classes pour ce type d'introduction. (Mais bon, il en reste plusieurs dizaines que je n'ai pas atteintes... enfin pas encore !)

Sinon, pour continuer dans les nouvelles, après presque deux ans sur un contrat a 80%, je viens enfin de passer a temps plein !
Les négociations ont été rudes (il y a eu beaucoup de coupes budgétaires ces temps-ci) mais vu le nombre de cours que j'ai de réservés rien que pour ce semestre, ça devenait juste impossible à faire en trente heures par semaine.
Du coup, je suis ravie ravie ravie. Et aussi fatiguée fatiguée fatiguée. Et bien sur au bout de deux semaines de temps plein, j'ai attrapé un rhume. Mais ça fait plaisir de pouvoir s'y mettre à fond !

Du côté de mes activités en ligne, j'ai aussi repris en septembre la mise en ligne régulière d'articles sur mon site How To Do a Literature Review. Et j'ai commencé à interviewer des étudiants et des chercheurs sur leur pratique de Literature Review, ce qui s’avère absolument passionnant !
Oh, et puis, juste en passant, j'ai moi-même été interviewée sur le sujet pour un article qui est paru dans Times Higher Education !

Bref, voila pour les nouvelles.
Promis, j'essaie de mettre en ligne un nouvel article de fond très bientôt. Je vais vous décrire le jeu que j'ai utilisé cette année pour mes inductions... Et j'en ai encore tout plein en réserve à vous faire découvrir !

lundi 3 août 2015

La complexité croissante de l'environnement juridique


Suite au billet de la semaine dernière dans lequel je vous présentais mes notes concernant une conférence intitulée "Quand le bibliothécaire persécute l'usager", voici ce que j'ai retenu d'une autre table ronde de l'ABF 2015.

Cette fois-ci, le thème était "La complexité croissante de l'environnement juridique".

La table ronde était modérée par Véronique Mesguich, présidente de l’ADBS.

Et dans les rangs des intervenants, nous avions :

- Lionel Maurel, juriste et bibliothécaire, BDCI Nanterre.
- Mathilde Vergnaud, responsable du projet Bibliothèque numérique de référence et de l’informatique, bibliothèque municipale de Lille.
- Arnaud Vélasquez, propriétaire de la librairie Quai des Brumes à Strasbourg.


Voici, d'après mes souvenirs, ce qu'il s'est dit. Dans les grandes lignes.



Introduction de Véronique Mesguich : La bibliothèque organise des usages collectifs de la culture.

Il y a une inadaptation des spécificités du droit d’auteur aux missions des bibliothèques. La complexification juridique est-elle liée au passage au numérique et à Internet ?


Lionel Maurel : Il y a des lacunes dans la loi. Par exemple, le prêt de CDs ne fait pas l'objet d'une régulation, mais il est néanmoins entré dans les mœurs.

Le livre numérique fait lui aussi l'objet d'une lacune, mais la perception du numérique ne permet plus d'en faire le prêt aussi simplement que pour les CDs. Les distributeurs perçoivent une concurrence, ce qui les conduit à interdire ce type d’usages.


Arnaud Vélasquez : Les lecteurs tendent à revenir vers le lieu physique de la librairie, car ils considèrent que c'est plus éthique que de commander sur Amazon. Ils cherchent un titre en ligne mais viennent l'acheter en librairie.

Certains demandent à avoir la possibilité d'acheter en ligne, via le libraire.


Mathilde Vergnaud : Le passage au numérique comporte un risque :  celui de la protection des données personnelles via les SIGB full Web… Il faut évaluer l’ampleur du risque : il est plus grand avec des personnes physiques.


Lionel Maurel : Certes, il existe des risques, mais les procès sont rares. Il y a peu de sanctions, surtout des rappels à l’ordre de la CNIL.

L'un des problèmes de la numérisation, c'est de pouvoir identifier les auteurs et leur date de mort afin de pouvoir définir si leur œuvre est dans le domaine public.

Il faut alors se poser la question : jusqu’où va-t-on dans l’application du droit ? Pour certaines collections du début du XXème siècle, avoir à vérifier chaque œuvre individuellement pourrait rendre le projet impossible !

De plus, si l'on décide de prendre le risque, alors il faut faire attention à ne pas reporter ce risque sur des tiers. Lors d'un partenariat, pourra-t-on autoriser l'utilisation de ces contenus numérisés ?

La menace a un effet paralysant.


Arnaud Vélasquez : En tant que libraire, le seul problème de droit d'auteur fréquemment rencontré, c'est l'utilisation de photos d’auteurs pour faire la publicité d'un évènement.

Sinon, les éditeurs s’occupent du juridique, pas les libraires.


Lionel Maurel : Il y a un risque stratégique pour l’ensemble de la profession. Il faudrait ne pas traiter les problèmes de droit au cas par cas, au sein d'un établissement, mais réagir ensemble pour modifier la législation.

Par exemple, pour le prêt de livres numériques, les accords au cas par cas vont comporter des variations des prix, dépendre du nombre de prêts, etc.

Il faut défendre ensemble les usages collectifs afin qu'ils ne se retrouvent pas dissous dans un modèle qui ne fera plus ressortir leurs spécificités.


Mathilde Vergnaud : Il faudrait que chacun comprenne mieux les bases du droit afin de savoir comment réagir.

Dans chaque équipe, on pourrait par exemple envisager d'avoir un agent qui fasse de la veille sur l’évolution du droit.

Il faut aussi pouvoir faire appel à un professionnel pour les cas particuliers.


Lionel Maurel : Peut-être pourrait-on imaginer plus de formation continue ? Possiblement via un MOOC ?



lundi 27 juillet 2015

Quand le bibliothécaire persécute l’usager





Lors du congrès de l'ABF 2015, en plus de présenter mon poster, j'ai pu assister à quelques conférences intéressantes.

Voici les notes que j'ai prises au cours d'une séance fort amusante intitulée "Quand le bibliothécaire persécute l'usager : interdits et usages illégitimes".

Cette table ronde s'est déroulée en trois temps, avec trois interventions autour du thème central.

La session était modérée par Céline Vidal, présidente du groupe ABF Languedoc-Roussillon.


Comment dégoûter un lecteur assidu ? - Marielle de Miribel


Marielle de Miribel est conservatrice en chef, chargée de mission qualité au bureau des bibliothèques de la ville de Paris.


- Avoir des locaux miteux, en particulier des toilettes sales ou fermées.

- Un lieu anonyme qui conduit à ne pas se sentir chez soi. Avoir des portes lourdes, peu ou une mauvaise signalétique.

- La mine revêche : il faut sourire… à bon escient !

- Abuser les lecteurs timides : le bibliothécaire se conduit en prescripteur (il sait mieux que vous !), il est là pour faire du “sauvetage” (il faut à tout prix les faire lire… “Si tu prends une BD, il faut aussi que tu prennes un ‘vrai’ livre.”).

- Un vrai capharnaüm : pas de désherbage, des piles de livres partout, et, au final, une sensation d’étouffement.

- Des réponses évasives : du personnel incompétent à l’accueil, aucun document papier à donner au lecteur pour l’aider à s’orienter.

- Déprécier le lecteur : certains collègues n’hésitent pas à humilier les lecteurs publiquement.

- Le bibliothécaire inquisiteur : des sanctions trop fortes, injustes.

- Décider à la place du lecteur.

- Ignorer les lecteurs, c’est tout un art :

> Indifférence : faire comme si on était seul, pas de contact visuel, faire attendre.

> Impatience : faire comprendre au lecteur qu’on a autre chose de plus important à faire ; s’en aller quand un lecteur arrive.

> Suspicion : passer derrière les lecteurs pour vérifier ce qu’ils font...

> Mépris : c’est au lecteur de s’adapter et de se soumettre. Le bibliothécaire ne se déplace pas.





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À quoi sert le règlement ? - Anne-Christine Collet


Anne-Christine Collet travaille au SCD de l'Université Lyon 1.


Le règlement cadre l’offre collective qui est sensée répondre aux besoins de tous.

Il est porteur d’une norme sociale, c’est un contrat social : le règlement ne contraint pas seulement, il libère aussi.

Très vite, on trouve dans les règlements de bibliothèques des mentions d’exclusion.

Lors de la rédaction, il faut faire attention au vocabulaire. Par exemple, “le prêt est consenti” donne l’impression que l’on fait une faveur au lecteur.

Souvent, l’inscription est soumise à l’apport d’une pièce d’identité, d’un justificatif de domicile, etc.

Pourrait-on s’appuyer sur les remarques des usagers pour adapter le règlement ?

On pourrait aussi accompagner le règlement d’une charte d’accueil.


Intervention de la salle :

La bibliothèque de Dunkerque est gratuite et les inscriptions se font sans documentation. Cela a permis d’augmenter le nombre d’usagers, en particulier chez les migrants, précaires.


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“Fais pas ci, fais pas ça : les interdits en bibliothèque” - Anne Verneuil / Adèle Spieser


Présentation par Anne Verneuil (présidente de l'ABF) du mémoire d'étude d'Adèle Spieser (directrice adjointe de la médiathèque Marguerite Duras, Ville de Paris). Pour lire ce mémoire dans son intégralité, c'est par ici.


Il y a une sacralisation du lieu, du livre.

Les interdits proviennent d’une crainte pour l’ordre public. Les comportements interdits dépendent du secteur de la bibliothèque :
  • En bibliothèque patrimoniale, les interdits portent sur les documents.
  • En BU, ils cherchent à favoriser le travail.

La bibliothèque étant un espace public, les interdits soulignent que “on n’est pas chez soi”.

Néanmoins, on observe que le libre accès est en augmentation, qu’il y a une automatisation des prêts, que l’anonymat devient possible.

La bibliothèque est un lieu légitime. Par exemple c’est souvent un lieu que les adolescents peuvent fréquenter seuls.

On observe souvent des signalétiques autoritaires, des logos en forme de sens interdit.

Les ambigüités peuvent conduire à des conflits.

Certaines bibliothèques utilisent des méthodes de surveillance : vidéo, vigiles… Mais la médiation est à privilégier !

On utilise aussi des systèmes antivol, des systèmes de contrôle des PC pour éviter les téléchargements, etc.

Lorsqu’il y a transgression, c’est que le lecteur ne sait pas, qu’il oublie, ou parfois qu’il y a opposition.

Pour harmoniser les interventions, il est bon d’avoir une charte d’accueil destinée aux personnels. Peut-être faudrait-il interdire moins pour accueillir mieux ?

Il peut y avoir différents espaces pour différentes pratiques


Anne Verneuil suggère d’appeler le lecteur “client” afin de souligner qu’il a le choix parmi différentes offres.

Dans sa bibliothèque, le règlement est strict afin de pouvoir se protéger en cas de problèmes. Mais les bibliothécaires se montrent volontairement tolérants au jour le jour.

Lorsqu'on interdit, il faut dire, expliquer pourquoi et remercier le lecteur !

Il est bon de pouvoir recruter des non-bibliothécaires : leur regard extérieur peut permettre de ne pas faire les choses juste parce qu’on a toujours fait comme ça…

Dans l’imaginaire collectif, il existe des règles spécifiques qui s'appliquent au bibliothèques. Les lecteurs peuvent se sentir coupables ou tout du moins conscient de leur transgression. Pourtant, ces règles n'existent pas forcément dans le règlement de la bibliothèque qu'ils fréquentent !


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[EDIT] Je viens de m'apercevoir qu'il y avait eu une captation vidéo de la conférence. Vous pouvez donc la regarder ici, comme si vous y étiez !
Et voici la présentation de la première intervenante.


mercredi 15 juillet 2015

Minimiser l'anxiété des étudiants lors des formations aux ressources électroniques

Le mois dernier, j'ai eu le plaisir de passer une journée au congrès de l'ABF dans la belle ville de Strasbourg.

J'y ai présenté un poster que je voulais partager avec vous.




Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir, ou télécharger le PDF ici.

J'espère qu'il vous plaira !


mardi 3 mars 2015

Activité : Le Quiz

L'une des activités de pédagogie active les plus simples à mettre en place, c'est le quiz. Il y a toutes sortes de façons de le faire, de la plus simple à la plus élaborée.
Le gros avantage du quiz, c'est qu'il permet d'évaluer en direct les compétences des étudiants. On peut le faire en début de séance (voire même avant la séance), pour définir s'ils ont des lacunes particulières à combler (ou si, au contraire, ils sont au top et qu'on va pouvoir passer vite sur un certain nombre de choses). Ou on peut le faire en milieu ou fin de séance pour estimer ce qu'ils ont compris (ou pas) et, si nécessaire, rectifier le tir en donnant des explications supplémentaires / différemment formulées.

On peut séparer les quiz en plusieurs catégories en fonction de leur mode d'administration : à l'oral, sur papier, ou en ligne.

À l'oral


Le quiz à l'oral est le plus simple à implémenter. Il suffit de poser les questions à la classe au moment opportun. Il peut être absolument spontané (une petite question en passant pour vérifier qu'ils ont bien compris comment fonctionnent les Booléens...) mais je conseille tout de même de prévoir une petite batterie de questions à l'avance, histoire de ne pas sécher.
Vous pouvez aussi intégrer vos questions à votre PowerPoint : ça aidera ceux qui n'ont pas bien entendu s'ils peuvent relire la question plutôt de vous regarder avec de grands yeux perdus.

Un quiz express dans l'un de mes PowerPoints sur le droit d'auteur. La photo est de Eleaf.

Le problème principal que je trouve avec ce genre de quiz spontanés, c'est qu'il prend les étudiants au dépourvu et que c'est parfois difficile de pousser les groupes "timides" à répondre. Il faut avoir un minimum de confiance en soit pour répondre à l'oral devant tout le monde à une question à laquelle on n'a pas forcément pu réfléchir auparavant. C'est pour ça que j'aime bien la catégorie suivante : les quiz à l'écrit.

Sur papier


Le quiz sur papier demande un peu plus de temps de préparation, mais ça reste très léger : préparez votre questionnaire dans votre traitement de texte préféré et imprimez-le au nombre d'exemplaires nécessaire (= nombre d'étudiants + 1 : c'est plus facile pour corriger si vous avez vous aussi les questions sous les yeux !).
Arrivé au moment du quiz, on laisse cinq minutes aux étudiants pour y répondre par écrit puis on corrige à l'oral. Vu qu'ils ont pu y réfléchir calmement auparavant, le taux de réponse des étudiants lors de la correction est beaucoup plus élevé !



Variante : distribuer un quiz pour deux pour encourager la collaboration et la discussion entre étudiants. Le taux de réponse devient encore plus élevé, car ils sont rassurés par le fait que la réponse ne vient pas seulement d'eux, mais aussi de leur voisine qui est vachement plus calée.

La correction à l'oral permet de clarifier certains points et d'expliquer le raisonnement derrière chaque réponse, tout en s'adaptant au groupe (si tout le monde avait juste, zou, on passe à la question suivante ; s'il y avait des réponses vraiment bizarres... on va prendre le temps de ré-expliquer).

En ligne


Le quiz en ligne est vraiment sympa et j'ai eu pas mal de commentaires positifs quand je l'ai utilisé avec certains de mes groupes.
Si on l'envoi par email aux étudiants avant la classe, on peut utiliser tout simplement SurveyMonkey (et en profiter pour glisser quelques questions ouvertes du type "qu'attendez-vous de cette séance ?").
A moins d'ajouter une question pour demander le nom de chaque étudiant, il ne permet pas d'identifier les réponses de chacun, mais j'ai envie de dire qu'on s'en moque : l'idée avec un quiz pré-séance, c'est d'identifier le niveau de la classe en général, pas de chaque élève en particulier.



Pour un quiz en ligne pendant le temps de classe, j'utilise Socrative. Il est gratuit et vraiment bien. Les étudiants peuvent répondre sur ordinateur si on est dans la salle informatique, ou sur leur portable en installant leur application (ce qui pourrait être une très bonne idée pour les inductions en amphi...).
Pour éviter de perdre du temps, j'ouvre le site de Socrative sur tous les postes avant que n'arrivent les élèves et entre le numéro de la "salle de classe". Ils n'ont plus qu'à taper leur nom et commencer à répondre aux questions.
Socrative propose plusieurs modes : celui "student paced" laisse les étudiants faire le quiz tout seuls et leur donne du feedback en fonction de leur réponse (c'est très facile à paramétrer). Mais celui que j'utilise le plus c'est le "teacher paced". C'est moi qui contrôle tout : l'apparition de la question, l'apparition du graphique des réponses (25% ont répondu "oui", 75% on répondu "non"...) sur lequel je me base pour savoir s'il faut que je re-fasse une explication détaillée ou pas, puis l'apparition de la question suivante, etc.


À la fin du questionnaire, on peut télécharger un résumé des réponses données par les étudiants.
La création des questionnaires est très simple et l'utilisation aussi. Bref, je le recommande.
Par contre, je vous préviens, il est entièrement en anglais. Vous pouvez écrire vos questions en français, mais les boutons et autres indications de contexte sont en anglais. C'est de l'anglais simple, mais je comprends que ça puisse en rebuter certains.

Utilisez-vous vous aussi des quiz au cours de vos séances de formations ? De quel type ? Quels sont vos outils préférés ? Racontez-moi tout !

mercredi 28 janvier 2015

How To Do a Literature Review



Ça fait des mois que j'hésite à vous en parler, mais je crois que le moment est venu...

Depuis novembre, je travaille sur un site que j'ai appelé "How To Do a Literature Review". J'essaie d'y expliquer, le plus simplement possible, les principes de la recherche documentaire et de l'écriture d'une "revue de littérature" comme on en trouve dans les thèses de doctorat par exemple.

Ce sont des choses que j'enseigne très régulièrement aux étudiants de master et de doctorat de mon établissement.
Lors d'une session méthodologique, avec un groupe très anxieux, une étudiante ma demandé où elle pourrait trouver plus d'informations sur la "Literature Review". Je l'ai envoyée vers les quelques bouquins que nous avons en rayon sur le sujet. "Et," ai-je lancé, "je suis sûre que vous trouverez plein d'informations sur Internet."
Le soir venu, je suis allée vérifier mes dires... Et les bras m'en sont tombés. 95% des sites que j'ai trouvé sur le sujet ne forment que quelques pages vieillottes sur des sites d'université. Elles sont souvent très théoriques et peu éclairantes.
Quelques exceptions néanmoins : The Literature Review HQ (un très bon blog tenu par un ancien doctorant) et quelques pages spécifiques sur Jenn's Studious Life et le site de James Hayton.

Bref, l'idée était née de créer un site sur toutes les techniques entourant la literature review qui soit clair, complet, et écrit du point de vue professionnel d'une bibliothécaire.
Je travaille donc depuis quelques mois à construire le contenu du site, article après article. Je me suis surtout concentrée sur les techniques de recherche documentaire, car ça me semble être la base, mais j'ai plein d'autres idées et projets à venir.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que, chers collègues bibliothécaires, j'ai besoin de votre aide. Pourriez-vous jeter un œil au site et me dire ce que vous en pensez ? Je suis preneuse de toute critique et commentaires ! Je vous remercie infiniment pour votre aide.

mardi 13 janvier 2015

Trouver un travail dans une bibliothèque anglaise : mode d'emploi

Voilà, ça fait maintenant un an (et une semaine) que j'ai commencé à travailler dans une bibliothèque londonienne. Quand mon expatriation n'était encore qu'un projet, j'ai beaucoup tâtonné : comment s'y prendre ? Quels papiers ou diplômes sont nécessaires ? Quelles sont les démarches indispensables ?

J'en avais déjà parlé un peu (en français) et pas mal aussi sur mon blog en anglais alors que j'étais encore en plein dans ma recherche d'emploi.

Cette fois-ci, je voudrais vous faire profiter de mon expérience et vous dire comment je m'y prendrais si c'était à refaire, si j'étais de nouveau une bibliothécaire parisienne cherchant à devenir une bibliothécaire londonienne sur un coup de tête.

Ceci n'est bien sûr valable qu'au niveau de ma petite expérience... Your mileage may vary.



Si c'était à refaire...



Je commencerais par faire un stage. Si vous en avez la possibilité, ça me semble une étape tout à fait intéressante. D'une part, ça vous donne un peu d'expérience outre-manche. D'autre part, ça vous permet de commencer à vous constituer un réseau. Et de décider avec plus de cartes en main si c'est vraiment la voie que vous souhaitez poursuivre.
Une autre possibilité serait d'effectuer un échange inter-bibliothèques. Inscrivez-vous sur le site du LibEx (c'est gratuit pour les non-britanniques) et regardez les profils de postes d'autres professionnels pour organiser un échange !

- Je m'efforcerais de trouver un emploi avant de partir. On ne met pas la charrue avant les boeufs. Et être sur place n'est pas forcément un avantage flagrant si en contrepartie on est au chômage... Le marché de l'emploi dans les bibliothèques britanniques est sous pression, et il n'y a pas de garantie que vous trouviez un poste rapidement. Alors, faites comme moi, et menez votre recherche d'emploi à distance.

- Je ne répondrais qu'à des petites annonces bien choisies. Le site LISjobNet est une mine d'or. Et j'ai certainement été coupable de répondre à absolument tout, m'épuisant à remplir des dossiers de candidature pour des emplois pas du tout adaptés à mon profil. Au final, bien sûr, je n'ai obtenu d'entretiens que pour les postes qui me correspondaient vraiment.

- Je ne passerais pas le TOEIC. Personne ne me l'a demandé. Si vous savez rédiger une lettre de motivation en anglais et que vous vous débrouillez à l'oral lors de l'entretien, le recruteur (en tout cas, d'après ce que j'ai vu dans le secteur des bibliothèques universitaires) n'a pas besoin de plus de preuves que ça... À part se rassurer sur ses propres capacités, je ne voit pas l'intérêt.

- Je passerais mon Chartership depuis mon boulot français. C'est vraiment un passeport magique qui vous ouvre les portes des emplois les plus qualifiés (et donc intéressants), en plus de montrer que vous êtes vraiment investi à fond dans votre projet d'expatriation. Pour plus d'informations, allez donc jeter un oeil à ce billet.

- Je m'inscrirais au Cilip le plus vite possible. Vous savez ? Cette association de bibliothécaires dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises. C'est lui qui organise le Chartership sus-mentionné. Et c'est là aussi une garantie de votre intérêt vis-à-vis de la vie professionnelle bibliothéconomique anglaise, même si vous n'êtes pas encore "chartered". Donc, je m'y inscrirais sans plus tarder (ils ont un tarif spécial pour les membres "overseas", qui n'habitent pas en territoire britannique) et j'en profiterais pour lire tous les anciens numéros de son journal, le Cilip Update (un peu l'équivalent du BBF ou d'Archimag).

- J'infiltrerais le grand cercle des twittothécaires grands-bretons. Comme en France, il y a plein de bibliothécaires britanniques sur Twitter. Comme point de départ, prenez la liste mise en place par Phil Bradley (plus de 1500 comptes y sont rassemblés !). Et entamez la discussion...

- Je ferais, au maximum de mes capacités financières, le déplacement pour les entretiens. Les entretiens par Skype, c'est bien pratique, mais ça vous donne un immense désavantage vis-à-vis des candidats qui ont pu faire le déplacement. Ce n'est vraiment pas la même chose de parler avec quelqu'un par écran interposé et de la rencontrer en chair et en os. Alors, si vous le pouvez, constituez vous un budget "billet d'avion de dernière minute" et allez rencontrer ceux qui deviendront peut-être vos futurs collègues.

- ... Je repartirais sans hésitations. La preuve ? Je reste.
Mon contrat d'un an a été transformé en contrat permanent. J'ai renouvelé ma mise en disponibilité. Et j'ai bien l'intention de rester en Grande-Bretagne encore un moment...

Qui vient me rejoindre ?